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Agronomie
Volume 15, Number 5, 1995
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Page(s) | 245 - 264 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/agro:19950501 |
DOI: 10.1051/agro:19950501
Phytoplasmes et phytoplasmoses
MT CousinINRA, station de pathologie végétale, route de Saint-Cyr, F-78026 Versailles cedex, France
Résumé - Les récents progrès concernant la connaissance de la fraction 16S et de l'espaceur 16S-23S de l'ADN ribosomique ont mis en évidence les particularités des micro-organismes anciennement désignés sous l'appellation «Mycoplasma-like organisms : MLOs» et justifié la nouvelle dénomination «phytoplasmes» choisie par le Comité de taxonomie des mollicutes de l'«International Organization for Mycoplasmology (IOM)». Les principaux caractères des phytoplasmes permettant leur classification au sein des bactéries et des virus sont décrits. La méthode PAUP (Phylogenetic analysis using parcimony) a été appliquée à la fraction 16S et à l'espaceur intergénique 16S-23S de l'ADN ribosomique afin d'établir la position phylogénétique des phytoplasmes parmi les bactéries. Ultérieurement, des tentatives de classification des différentes maladies à phytoplasmes ont été entreprises d'abord en utilisant le polymorphisme des fragments de l'ADN ribosomique amplifiés par des amorces universelles de phytoplasmes. Puis, la connaissance des séquences de la fraction 16S et de l'espaceur intergénique 16S-23S a permis d'établir un arbre phylogénétique des phytoplasmes en utilisant la méthode PAUP. Plusieurs groupes ont ainsi été caractérisés. De grands progrès concernant la sensibilité et la spécificité des méthodes de diagnostic résultent de la connaissance des ADN ribosomique et génomique et des antigènes. On dispose désormais d'une panoplie de techniques qu'il convient d'adapter aux fins recherchées, inventaire ou épidémiologie et à la teneur en phytoplasmes des espèces végétales à l'étude, espèces herbacées ou ligneuses. La connaissance des insectes vecteurs, de leurs cycles et des plantes réservoirs conditionnent la lutte contre ces maladies. Dans le cas de plantes multipliées végétativement, essences ligneuses en particulier, l'amélioration sanitaire du matériel de base par différentes méthodes est envisagée. Enfin, la résistance génétique constitue toujours la méthode de choix dans la lutte contre ces maladies. En l'absence de résistances naturelles, l'obtention de plantes transgéniques résistantes aux insectes ouvre de nouvelles perspectives.
Abstract - Phytoplasmas and phytoplasma diseases. Recent progress concerning knowledge of ribosomal DNA (16S and intergenic spacer 16S-23S) has provided an increased understanding of the particularities of procaryotes previously named mycoplasma-like organisms (MLOs) and justified their new name 'phytoplasmas', which was recommended by the Subcommittee on the Taxonomy of Mollicutes of the International Organization for Mycoplasmology (IOM). The main characteristics of phytoplasmas supporting their classification among bacteria and viruses are described here. The PAUP (phylogenetic analysis using parcimony) method was applied to the 16S and intergenic 16S-23S fractions of the ribosomal DNA in order to establish the phylogenetic position of phytoplasmas among bacteria and viruses. Subsequently, attempts to classify different phytoplasmas were made, first by using the polymorphism of ribosomal DNA fractions amplified with universal phytoplasma primers. Thereafter, the knowledge of the ribosomal 16S and intergenic 16S-23S DNA sequences made it possible to establish a phylogenetic tree of phytoplasmas using the PAUP method. Thus, several phytoplasma groups were characterized. Significant progress concerning the sensitivity and specificity of the diagnostic methods has been made on the basis of the studies of ribosomal and genomic DNA and antigens. A variety of techniques are available which remain to be adapted to particular purposes such as inventory and epidemiology or to original host species that tend to influence phytoplasma concentrations within infected plants such as herbaceous and woody species. The control of phytoplasma diseases depends on a better knowledge of the insect vectors, their life cycles and reservoirs. In the case of vegetatively propagated host plant species, especially woody species, sanitary improvement of the genitor plants through different methods is available. Finally, breeding for resistance is always the recommended method for the control of phytoplasma diseases. When this resistance is not present in natural conditions, transgenic plants resistant to insect vectors may be a promising way to control the diseases.
Key words: phytoplasma / mycoplasma-like organism / phylogeny / diagnosis
Mots clés : phytoplasme / mycoplasma-like organism / phylogénie / diagnostic