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Agronomie
Volume 11, Number 5, 1991
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Page(s) | 411 - 422 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/agro:19910508 |
DOI: 10.1051/agro:19910508
Faune du sol et microflore. II. Saprophagie, prédation et médiation chimique
M. PussardINRA, station de recherches sur la faune du sol, 17, rue Sully, 21034 Dijon Cedex, France
Résumé - Puisque la fourniture de ressources trophiques supplémentaires ne peut expliquer totalement la stimulation de la microflore par les animaux, d'autres mécanismes doivent intervenir. En premier lieu, les animaux pourraient, par prédation, agir sur les niveau des populations microbiennes dont ils modifieraient ainsi l'activité. La bactériophagie, évidente chez beaucoup de protozoaires, ne représente, chez la plupart des invertébrés saprophages, qu'un mode d'alimentation mal établi, non susceptible de modifier le niveau des populations bactériennes et d'expliquer l'effet de stimulation. À l'inverse, la mycophagie est pratiquée par de nombreux invertébrés mais elle semble provoquer plutôt une diminution de l'activité fongique. L'étude expérimentale des relations faune-bactéries est plus simple dans le cas des protozoaires. Ainsi, un travail récent a permis de montrer que ces protistes stimulent l'activité bactérienne, non par la valeur nutritive de leurs excrétions ou par une modification de la densité de population bactérienne, mais par l'émission de substances stimulantes. Ce résultat important pourrait avoir des applications en lutte microbiologique et en biotechnologie. Par extension, un nouveau mécanisme peut être envisagé dans le cas de la faune dans son ensemble : les invertébrés comme les protozoaires émettraient des substances stimulantes actives sur le métabolisme bactérien. Mais pour le prouver, il faut d'abord disposer de techniques fiables d'axénisation des invertébrés.
Abstract - Soil animals and microflora. II. Saprophagy, predation and chemical mediation. Since food relationships do not explain all the animal-mediated increase in microflora activity, we must look for other mechanisms (Pussard, 1991). Microbial-feeding animals appear to modify the density and therefore the activity of the prey population. Bacteriophagy is obvious in many protozoa but in saprophagic invertebrates it is less clear and probably cannot modify bacterial population density and activity. Inversely mycophagy is very frequent in invertebrates but tends to bring about a decrease in fungal activity. A study of fauna-bacteria relationships is easier with protozoa. A recent study, showed that amoebae do not increase bacterial activity by the nutritive value of their excreta or by population control, but by the release of stimulating substances. This result has led us to propose a new mechanism to explain faunal impact on bacterial microflora. Invertebrates such as amoebae may release stimulating substances. In order to verify this hypothesis, reliable techniques must be available for the production of axenic invertebrates.
Key words: soil fauna / animal-microflora relationships / microbial stimulation / diet / chemical mediator
Mots clés : faune du sol / relation animal-microflore / stimulation microbienne / régime alimentaire / médiateur chimique