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Issue
Agronomie
Volume 10, Number 5, 1990
Page(s) 391 - 401
DOI https://doi.org/10.1051/agro:19900505
Agronomie 10 (1990) 391-401
DOI: 10.1051/agro:19900505

Induction de la résistance au flétrissement bactérien dû à Pseudomonas solanacearum E F Smith chez un cultivar de tomate réputé sensible

P. Prior and M. Béramis

INRA, station de pathologie végétale, de phytoécologie et de malherbologie, BP 1232, 97184, Pointe-à-Pitre Cedex, France

Résumé - Pseudomonas solanacearum est apporté à un sol amendé (750 unités N ha -1) avec de l'urée ou de la matière organique (farine de soja, boues de station d'épuration). Le flétrissement d'un cultivar de tomate très sensible (Floradel) est noté au cours de 3 cultures successives. On constate que la mortalité due à P solanacearum augmente régulièrement (14, 24 et 43%) dans le sol témoin non amendé, alors qu'elle est stable après traitement à l'urée (22, 15 et 26%) et nulle dès la 2e culture après l'apport des amendements organiques. Cette résistance induite n'est pas liée à une mauvaise survie de P solanacearum dans le sol, ni à une perte durable de son pouvoir pathogène. Cette tolérance à P solanacearum se traduit par la nécrose des vaisseaux colonisés du xylème. L'évolution quantitative des microflores telluriques et des groupements fonctionnels du cycle de l'azote varie peu d'un traitement à l'autre. Elle ne semble donc pas directement associée à la résistance observée. Les mécanismes de tolérance au P solanacearum sont discutés en comparant la résistance au flétrissement induite (réponse nécrotique), avec celle, intrinsèque (réponse systémique), des tomates sélectionnées pour ce caractère.


Abstract - Bacterial wilt (Pseudomonas solanacearum EF Smith) induced resistance in a well known susceptible tomato cultivar. A ferrallitic soil (table II) was contaminated with Pseudomonas solanacearum and amended (750 Units N ha-1) with urea or organic matter (soya flour, sewage sludges). Three successive tomato crops of a highly susceptible cultivar (Floradel) were observed for bacterial wilt. Mortality due to bacterial wilt regularly increased (14, 24 and 43%) in reference soil, and remained stable in soil amended with urea (22, 15 and 26%) (table IV). When the soil was amended with organic matter, and particularly with sewage sludges (table I), no plant died from the 2nd crop. Induced resistance was not accompanied by rapid decline of P solanacearum in soil (table V), nor by lasting breakdown of its pathogenicity. Tolerance to P solanacearum present in stem vessels resulted into necrotization. No significant differences could be observed between treatments with regard to quantitative development of soil-born microflora (figs 1 and 2) and micro-organisms involved in the nitrogen cycle (fig 3). These populations may not be directly associated with induced resistance. Bacterial wilt induced resistance (necrotizing response) is compared to intrinsic resistance (systemic response) of improved tomatoes, in order to explain P solanacearum tolerance mechanisms.


Key words: Pseudomonas solanacearum / tomato / induced resistance / hypersensitive reaction / organic improvement

Mots clés : Pseudomonas solanacearum / tomate / résistance induite / réaction hypersensible / amendement organique